- Informations:
Editions de l'Archipel
Paru le 17 avril 2013
486 pages
17,50 €
- Résumé:
14 juillet 1789. Au cours d'une balade au bois de Vincennes, Gaston de Salanches entreprend l'éducation sentimentale de Caroline de Bièvre. Des rumeurs menaçantes, venues de Paris, parviennent jusqu'aux oreilles des promeneurs.
Bientôt, la vie de femme de Caroline se trouve inexorablement mêlée à l'amour et à la politique. Le destin la guidera à Quimper, en passant par Londres, Quiberon et Cayenne. Dans son périple, notre héroïne sera tour à tour poursuivie par la convoitise des séducteurs et par la persécution des sectaires...
Pour conserver intacts son honneur et sa vie, son ardent tempérament la poussera toujours à sacrifier un peu de vertu... pour le plus grand bonheur du lecteur.
- Mon avis:
Une jolie couverture, une phrase accrocheuse (« une
fresque historique et libertine vendue à plus de cinq millions d’exemplaires »),
il ne m’en fallait pas plus pour succomber à la tentation. Ce roman a initialement
été écrit sous le pseudonyme de Cecil Saint-Laurent en 1947, et était destiné à
devenir un best-seller, cela permettant à l’auteur de renflouer les caisses
pour qu’il puisse écrire l’œuvre de sa vie. Ça a fonctionné : le roman s’est
extrêmement bien vendu et l’auteur a pu écrire ce qui lui plaisait vraiment. Aujourd'hui, les éditions de l'Archipel cherche à permettre à l'auteur de se réapproprier Caroline Chérie en réaffirmant en être le créateur. Il sort de l’ombre pour faire découvrir à une nouvelle génération ce
roman qui a tant plu aux femmes à l’époque.
A n’en pas douter, ce roman a des éléments pour plaire à une
nouvelle génération de lectrices. Il y a des codes qui ne changent pas et qui
parlent toujours autant quelque soit l’époque.
Premièrement, l’héroïne se doit d’être une cruche finie. Sans
cerveau, naïve et obsédée par le sexe, le personnage de Caroline ne manquera
pas de vous rappelez certaines héroïnes contemporaines très récentes dont les prouesses
au lit (ou ailleurs) ont fait leur succès. Caroline n’a d’autres ambitions dans
la vie que de trouver un homme qui saura combler son corps et l’entretenir
richement.
Autre point commun, l’histoire
s'étale en longueur sur plusieurs tomes et nous raconte en détail les aventures rocambolesques
et palpitantes de l’héroïne, c’est-à-dire ses échanges de regard avec ce cher
Gaston, l’incapacité de son mari M. Berthier à lui donner du plaisir,… Tout
cela faisant naître un suspens insoutenable jusqu’à la chute final, près de 600
pages plus loin, pour nous donner envie de rempiler sur le tome suivant … Sans
moi !
Là où Jacques Laurent se distingue des romances libertines contemporaines,
c’est par son style et le fond historique de son roman.
D’abord, vous ne manquerez pas de constater que les phrases
sont construites, avec un vocabulaire somme toute assez varié, et pas d’injures
toutes les deux lignes. Peut-être qu’au milieu du XXème siècle ce genre d’écriture
était considéré comme simpliste, je n’en sais rien, mais toujours est-il que j’ai
pris bien plus de plaisir à lire ça que ce qui se fait bien souvent de nos jours…
J’ajouterai que, bien que l’auteur élude la plupart des
scènes érotiques, il parvient tout de même à retranscrire des sensations qui
produisent bien plus d’effets que toute description dans le détail. Quand l’auteur
rentre un peu plus dans le vif du sujet, il le fait toujours avec une certaine
finesse qui permet de ne pas donner envie de sauter les pages.
Le fond révolutionnaire du roman est ce que ce roman a
produit de plus intéressant à mes yeux. Les luttes entre monarchistes,
républicains, girondins , jacobins et montagnards ont trouvé sens ici. Dommage évidemment
qu’elles aient été gâchées par l’absence de cerveau de l’héroïne ce qui n’a
permis d’exploiter cet aspect qu’en
surface. Seul les hommes du roman sont vraiment confrontés à la menace de la
guillotine. Et puisque les hommes n’interviennent que pour satisfaire madame Caroline,
ils n’ont pas de consistance.
Globalement, je me suis donc ennuyée à suivre les aventures
peu trépidantes de Caroline chérie. Je n’ai pas accroché à son personnage et j’ai
trouvé ses aventures très très longues. Néanmoins, l’aspect historique autour
de la Révolution française m’a donné quelque chose à quoi me raccrocher.
6.5/10
Cela ne me dit rien qui vaille... c'est exactement ce que je ressens et je n'en suis qu'à la moitié !!! Mamma mia :(
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