Editions le Livre de poche - paru le 14 juin 1973 - 224 pages - 5.10 € - Pour l'acheter
- Résumé:
« Quand nous partons, nous ne sommes que de vulgaires soldats, maussades ou de bonne humeur et, quand nous arrivons dans la zone où commence le front, nous sommes devenus des hommes-bêtes? »Témoignage d'un simple soldat allemand de la guerre de 1914-1918, À l'ouest rien de nouveau, roman pacifiste, réaliste et bouleversant, connut, dès sa parution en 1928, un succès mondial retentissant. Il reste l'un des ouvrages les plus forts dans la dénonciation de la monstruosité de la guerre.
- Mon avis:
J'ai découvert le mois dernier Après du même auteur qui est une sorte de suite à A l'ouest
rien de nouveau puisqu'il raconte le retour des soldats allemands chez eux
après leur défaite. Cette lecture, que j'ai adoré pour avoir été sans y paraître
un concentré d'informations sur la guerre 14-18, m 'a donné très envie de
découvrir le plus gros succès d'Erich Maria Remarque. Comme le hasard fait bien
les choses, ce roman a été sélectionné pour le club de lecture de Babelio du
mois de mars. Me voici donc partageant mon avis sur cette lecture.
Une violence
exacerbée mais peu touchante
A l'ouest rien de
nouveau nous raconte le quotidien des soldats dans les tranchées, dans les
baraquements, dans les hôpitaux militaires, etc. L'auteur n'y va pas de main
morte et n'épargne aucun détail. Du soldat qui essaie de rentrer ses boyaux
dans son ventre après avoir reçu un obus aux amputations, la guerre y est
montrée dans toute sa cruauté. Je ne pense jamais avoir lu de livre qui aille
aussi loin dans les détails macabres sans trop en faire (comme en surenchérissant
sur le sang dégoulinant ou en jouant sur le pathétique). Néanmoins, il faut
croire que je me suis habituée à toute cette violence physique. Je n'ai pas
particulièrement été touchée par ces déchirures des corps et par la mort qui
pèse sur les soldats à chaque mot. Finalement, c'est bien plus le caractère
psychologique de ce roman qui m'aura touchée, pourtant très peu présent. En
effet, il est bien moins question d'introspection et de réflexion sur la
situation que de techniques de survie à la prochaine attaque. Or, quand dans
les dernières lignes on a le droit à un court paragraphe sur les pensées du
narrateur, tout est bouleversé. Et puis la conclusion arrive. C'est comme ci
l'auteur nous avait tenu extérieur à la souffrance des soldats, en ne s'attardant
que sur l'aspect physique, et que d'un seul coup, il laissait percer une pointe
de sentimentalisme (très retenu quand même). Et ça change tout.
Allemands, français,
prussiens: des soldats passe-partout
Qu'on se le dise, le soldat à travers lequel cette histoire
nous est racontée est une sorte d'anonyme parmi tant d'autres qui aurait pu
appartenir à n'importe quelle nation. Et c'est bien dommage. L'intérêt du
roman, c'était surtout de pouvoir découvrir l'autre versant de cette guerre. En
effet, à l'école, ce qu'on en étudie, c'est toujours le côté français, le côté
vainqueur et on ne cherche pas à comprendre comment les autres ont pu réagir.
Or, quand on a fini ce roman, on n'est guère plus avancé. Quand il est fait
mention de "l'ennemi", ce n'est jamais accompagné d'un sentiment de
nationalisme.
> En conclusion, j'ai été grandement surprise par ce qu'ont
provoqué les dernières lignes du roman en moi. Elles lui ont comme donné une
seconde vie, lui ont offert une nouvelle dimension. Il est tout de même dommage
que dans l'ensemble le roman n'est pas répondu à mes attentes en présentant un
autre point de vue de la guerre, et ce même si la découverte du quotidien des
soldats était très intéressante !
8/10
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