Editions Ecole des Loisirs (Médium) - Paru le 12 avril 2013 -
150 pages - 9 € - Pour l'acheter
- Résumé:
Qui est Britannicus ? Un prince romain sacrifié au profit de son frère adoptif, un personnage de second plan chez Racine ? Une antiquité, en somme. Mais le connaît-on vraiment ? Le voici dans toute sa jeunesse : un garçon de quatorze ans face au deuil de son père et à ses souvenirs en charpie, aux prises avec ses rêves, ses désirs, et une admiration aveugle pour son frère Néron. Une figure de l'adolescent éternel qui, tel un fantôme, s'affranchit des époques, des lieux, et revit avec nous.
- Mon avis:
Publié chez l'école des loisirs, ce court roman est d'emblée
destiné à un public de 8 à 13 ans.
Britannicus (Ier siècle ap. J-C) est le fils de l'empereur
Claude et de sa troisième épouse, Messaline. Historiquement, il a possiblement
été empoisonné lors d'un banquet par son demi-frère Néron à l'âge de quatorze
ans. Mais en pratique, Britannicus fait parti de ces personnages de l'Antiquité
dont on ne sait quasiment rien. Et c'est ce mystère qui a intrigué l'auteur et
l'a poussé à écrire ce roman.
Romuald Giulivo nous raconte sa jeunesse, commençant au
moment des funérailles de son père, et surtout sa relation avec son demi-frère,
le tristement célèbre Néron (l'incendie de Rome, c'est lui). L'intérêt du roman
repose sur l'évolution des rapports qu'ils entretiennent et comment les
caractères de ces personnages ont changé l'Histoire. La folie de Néron y est
d'ailleurs largement préfigurée dans la façon dont il traite son frère malade
et sa mère Agrippine (qu'il fera aussi assassiner).
Entre Antiquité et modernité, l'auteur fausse le cadrage
temporel: c'est déstabilisant mais pas inintéressant. En effet, le langage ainsi
que le comportement de Britannicus et de Néron font définitivement d'jeuns d'aujourd'hui. Le but recherché
était sans doute de permettre au jeune lecteur de s'identifier plus facilement à
eux. L'auteur a probablement aussi cherché à montrer qu'ils étaient des gens
comme tout le monde (malgré le fait que Néron soit un empereur). Cela permet de
désacraliser les personnages. Il n'y a pas non plus de détails sur le contexte.
Toute l'Histoire est mise de côté pour se concentrer sur la relation entre
Britannicus et Néron. Il ne faut pas lire ce roman pour en apprendre plus sur
l'Antiquité. Il n'y a quasiment rien qui s'y rapporte. C'est un parti pris
original dans le sens où les limites temporelles sont ainsi effacées.
Je reconnais toutes les qualités de ce roman. L'histoire
comme le style sont adaptés au lectorat visé. C'est bien fait, bien mené. Je
pourrai le conseiller à mes élèves sans hésitation. Mais malheureusement, pour
moi, ce n'est pas ce que je recherchais. Je m'attendais à bien plus d'emprunte
historique .
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