jeudi 1 septembre 2011

La ronde et autres faits divers de JMG Le Clézio



  • Informations:
Editeur: Gallimard
Sortie: 1990


  • Résumé:
Onze " faits divers ", d'une banalité tout apparente. Qu'il s'agisse d'un groupe d'ouvriers misérables passant en fraude la frontière italienne, de deux jeunes filles fugueuses, d'un enfant voleur, d'une femme accouchant seule sur la moquette d'un mobile home, surveillée par son chien-loup au regard de braise, qu'il s'agisse de la fillette broyée par un camion, ou de la fillette violée dans une cave de H. L. M. , l'auteur impose aux faits une étrangeté bouleversante. L'incident s'annule au profit du dénominateur commun de toute souffrance humaine qu'articulent l'horreur de la solitude, la répression, l'injustice et, quoi qu'il arrive, le fol et vain espoir de rencontrer, dans l'amour et dans la liberté, une merveilleuse douceur.

  • Mon avis:
Le Clézio ou l’art de se confronter à la réalité…

«  Toute ressemblance avec des évènements ayant existé est impossible » (p.239) : je confirme ! Autant de malheurs, ça n’existe pas, non ? Apparemment si. Ce recueil de faits divers est emprunt de désespoir, de détresse, d’accablement,… Âmes sensibles s’abstenir. C’est cru et ce n’est pas plus mal.

 J’ai adoré et détesté à la fois. Adoré parce que j’aime les romans réalistes et morbides. De ce côté, nous sommes servis. Les faits divers choisis ont tous une connexion, ce n’est pas comme je le pensais au début une suite d’histoires qui n’ont que la souffrance en commun. Non,  tous les personnages sont marqués par l’absence pesante d’absence de perspective d’avenir et de but dans la vie. Ils broient du noir et quand la lumière apparaît enfin, ils font le choix de ne pas saisir leur chance. Ils y auraient d’autres solutions mais eux refusent de les voir.

J’ai détesté cette lecture parce que le début La ronde est le plus mauvais des faits divers et même si les suivants sont excellents, j’ai continué à lire en me disant que ce livre ne sert à rien. De plus, c’est vraiment déprimant. Il n’y a pas que des malheurs dans la vie, un peu de gaieté dans ces faits divers aurait fait du bien. La vision pessimiste m’a trop accablée si bien que j’avais la rage contre le monde entier à la fin de ma lecture. Qu’est devenu l’être humain ?

Les faits divers :

 Pour la cruauté qui s’en dégage, j’ai adoré Moloch et Ariane.  Le bébé de la femme accouchant sur la moquette d’un mobile home va certainement devenir la fillette volée dan s une cave de H.L.M.

L’échappé, David et le passeur sont assez dans la même veine. Ce sont des chemins de croix tout simplement.

Orlamonde et un imaginaire. L’esprit d’une petite fille qui fuit mais que les adultes refusent de laisser rêver. Mais contrairement aux autres, je pense qu’il n’est pas trop tard pour elle. J’ai été attendrie par la villa Aurore et la grande vie. J’y ai trouvé une grande dose de mélancolie. Les deux jeunes filles fugueuses ont l’aire de vouloir échappé à leur passé et destin et c’est triste pour maman Janine. J’ai également eu de la peine pour la dame de la villa Aurore.

Le jeu d’Anne est une histoire triste mais ne m’a pas choquée plus que ça. J’ai bien aimée la description finale de la percussion entre sa voiture et le camion.

Ô voleur, voleur, quelle vie est la tienne ? fait réfléchir. Cette situation pourrait arriver à n’importe lequel d’entre nous. Or, voir ce qu’est prêt à faire cet homme pour protéger sa famille, c’est dur à accepter et excuser mais on le comprend.

La ronde ne sert à rien.

Moloch, Ariane et Ô voleur, voleur, quelle vie est la tienne ? sont mes préférés.
J’étais septique après avoir lu l’Africain mais maintenant, je comprends le pourquoi de son prix Nobel. J’approuve !

Et juste comme ça, j’aime beaucoup la photo de couverture d’Harry Gruyaert.

7.5/10

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