- Informations:
Editeur: la Contre Allée
Parution : février 2012
Genre : Historique, Témoignage
Genre : Historique, Témoignage
182 pages
17,5 euros
- Résumé:
En 1962, le F.L.N. accède au pouvoir et proclame l’indépendance dans une liesse
populaire qui ne résistera pas aux lendemains incertains. « Les pays coloniaux
conquièrent leur indépendance, là est l’épopée. L’indépendance conquise, ici
commence la tragédie. » (Aimé Césaire) Témoignage incisif, Putain d’indépendance
! est le récit implacable d’une révolution confisquée.
- Mon avis:
Putain d’indépendance ! est le récit d’une vie, celle
d’un Algérien qui a affronté l’un des faits les plus marquants du XXème siècle,
l’indépendance de l’Algérie. On parle beaucoup des pieds noirs, de la
difficulté de leur retour en France, du fait qu’ils ont perdus tous leurs biens
en rentrant, contraints de tout abandonné sur place. Mais, on entend plus
rarement parler de l’autre côté du miroir, ces habitants qui ont subi
l’intrusion coloniale française et encore plus leur départ. Point de vue
intéressant donc, que celui de Kaddour Riad qui nous raconte sa vie d’Algérien
« pure souche » - qui a fini quelques années après l’indépendance par
quitter son pays pour lui préférer la France (ironie du sort ?! ).
J’ai sans doute été fortement influencée dans ma lecture par
les récits de ma grand-mère, pied-noir qui nourrit encore aujourd’hui un profond
orgueil contre le gouvernement français. Ici, l’auteur nous raconte l’autre
côté, l’envers du décor. Je suis pourtant toujours partante pour confronter les
opinions, mais là rien n’y fait. Soit, l’auteur n’en dit pas assez, soit il
explique mal. Certains chapitres ne servent pas l’Histoire et l’histoire, alors
que les suivants peuvent se révéler intéressants. Il y a une alternance entre
des passages explicatifs, des morceaux de vie et des réflexions sur les
sentiments qui ne s’accordent pas. On passe de l’un à l’autre sans que j’aie
assimilé le contenu. Cela est certainement dû à un manque d’approfondissement.
On ne se pose pas assez sur un évènement qu’on passe déjà à la suite. Le style de l’auteur n’aide pas non plus
à « comprendre » l’histoire. En effet, Kaddour Riad multiplie les
accumulations. « On se gargarisa de berbérisme, d’islamisme, de
libéralisme, de démocratie, de militarisme, de totalitarisme et
d’opportunisme » (p.165) en est un exemple flagrant. Le livre est écrit
comme ça d’un bout à l’autre. Si au début, cela donne un aspect original au
roman, j’ai vite été lassée et prise de l’envie de sauter ces passages. En plus,
les dialogues sont rares se qui ralentit encore plus la lecture.
Je terminerai sur quelques remarques formelles. Le texte
n’est pas centré au milieu de la page et est écrit assez petit. Même si ce
n’est pas gênant pour la lecture, ce n’est pas très esthétique. Par convention,
les mots en langue étrangère doivent figurer dans le texte en italique. Cela
m’a fait grincer des dents de voir que dès la première page, ce n’est pas le
cas.
Je n’ai donc pas été convaincue par ce roman. Si l’approche
algérienne de l’indépendance s’annonçait originale, l’auteur ne parvient pas à nous transmettre
son expérience de façon claire. Les idées ne parviennent pas à se démêler et la
plume de l’auteur ne nous incite pas à persévérer. J’ai hâte de lire les avis
des autres lecteurs sur ce roman car je suis sûre que certains pourraient y
trouver leur compte !
Merci à Libfly et aux éditions la Contre Allée pour cet envoi!
Je vais le faire lire à ma grand-mère, soyez-en sûr ...
6,5/10
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