Les misérables de Victor Hugo adapté par Studio Variety Artwork - éditions Soleil manga - paru le 25 mai 2011- 300 pages - 6.99€ - Pour l'acheter
Résumé:
Octobre 1815, Jean Valjean, après 19 années de bagne, revient en France, plein de rancunes contre la société. Mais une rencontre va changer sa vie et le transformer en homme de bien. Pourtant, en ces années-là, difficile de fuir son passé...
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Le dernier jour d'un condamné de Victor Hugo adapté par Stanislas Gros - édition Delcourt Ex Libris - Paru le 15 mai 2007 - 47 pages - 10.95€ - Pour l'acheter
Résumé:
Et si vous étiez condamné à mort ? Quelles seraient vos angoisses ? Où iraient vos pensées avant votre exécution ? C'est cette dernière journée d'un prisonnier que Victor Hugo, suite à la condamnation à la peine capitale de l'un de ses amis d'enfance, a décidé de mettre en scène dans ce récit sombre et impitoyable. En 1829, Victor Hugo est déjà un écrivain reconnu quand il publie " Le Dernier Jour d'un condamné ", où apparaissent ses préoccupations humanitaires et sociales. Il livre ainsi un témoignage brute, véritable réquisitoire citoyen pour l'abolition de la peine de mort, qui préfigure les nombreux discours politiques qu'il prononcera ultérieurement.
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L'étranger d'après l'oeuvre d'Albert Camus adapté par Jacques Ferrandez - Editions Gallimard Jeunesse - Paru le 12 avril 2013 - 136 pages - 22€ - Pour l'acheter
Résumé:
Le jour où sa mère est morte, Meursault a remarqué qu'il faisait très chaud dans l'autobus qui le menait d'Alger à l'asile de vieillards, et il s'est assoupi. Plus tard, dans la chambre mortuaire, il a apprécié le café que lui offrait le concierge, a eu envie de fumer, a été gêné par la violente lumière des lampes électriques. Et c'est avec une conscience aiguë du soleil qui l'aveugle et le brûle que l'employé de bureau calme et réservé va commettre un acte irréparable. Camus présente un homme insaisissable amené à commettre un crime et qui assiste, indifférent, à son procès et à sa condamnation à mort.
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- Mon avis:
Loin de moi l’idée de critiquer gratuitement cette
initiative. Néanmoins, ce qui semble être devenu la nouvelle mode en matière de
classique commence à m’embêter sérieusement. Depuis quelques années fleurissent
à foison des adaptations des plus grands chefs d’œuvre de la littérature en BD
ou en manga.
Pour tester et vous en parler plus en détail, je me suis
penchée sur trois cas : Les Misérables de Victor Hugo dans sa version
manga, Le dernier jour d’un condamné du même auteur en version BD et enfin L’étranger de Camus. Aucune de ces œuvres ne sont réputées pour être facile à
lire.
Dans ces adaptations, le dessin tient une importance
capitale. Pour Les misérables, il est
difficile de comprendre l'intérêt du choix du manga. Qu'est-ce que cela
apporte? C'est un classique français, le style asiatique paraît donc peut
justifiable. Ce livre pourra peut-être toucher les ados fervents lecteurs de
mangas, mais pourquoi iraient-ils lire ce classique alors que l'histoire n'a aucun
rapport avec la culture asiatique? Le style très particulier de ce genre de
dessin se justifie par rapport à une culture, qui n'est pas du tout celle de
l'œuvre française. Ensuite, L'étranger de
Camus opte pour un dessin tout ce qu'il y a de plus classique. Pas de prise de
risque. C'est bien fait mais ne révèle rien de particulier. En revanche, ma préférence va pour Le dernier jour
d'un condamné. Le dessin se veut plus stylisé, plus simple, un peu à la
façon d'un schéma. Il y a une sorte d'économie du trait et des couleurs. C'est
plus original, et en même temps la simplicité correspond bien à l'œuvre
originale.
Si la question du dessin est déjà épineuse, s'attaquer à ces monuments de la littérature pose aussi un autre problème. Comment adapter des œuvres massives tant au niveau de la
longueur que du contenu? Là encore, les romans sont forcément estropiés. On
perd bien trop de détails pour que ces "résumés" rendent compte des
œuvres originales. C'est tout au plus des initiations aux œuvres mais
certainement rien de plus. Si l'adaptatrice des misérables a pris le soin de
signaler les changements par rapport à l'œuvre de départ (et ils sont très
nombreux), les autres ne s'en
embarrassent même pas. En même temps, quand on raccourcit autant ...
Enfin, chacune de ces œuvres se caractérisent à divers degré dès l'origine par une réelle tendance de l'auteur à l'introspection et aux réflexions
philosophiques sur soi. Les adaptateurs s'en sortent pour le coup tous assez
bien pour en rendre compte. Souvent, on a le droit à une page consacrée au personnage
principal et une sorte de voix off qui rapporte ses pensées. C'est bien fait et
c'est une agréable surprise.
Pour Camus, je dis : pourquoi pas. Les romans en intégral
sont particulièrement redoutables : tout le monde n'arrive pas à en venir à bout. En
découvrir une version colorée, illustrée et simplifiée peut être sympathique.
Mais il ne faut surtout pas systématiser cette pratique au risque de pousser
les jeunes à se tourner exclusivement vers ce genre d’ouvrages, plus simple et
plus rapide à lire. Cela veut aussi dire les éloigner de l’œuvre originale,
qu’ils craindront d’autant plus qu’ils les verront toutes comme difficiles à lire
puisque ils ne les auront jamais essayées. En effet, transformer les classiques
en BDs et mangas instaure une sorte de distance entre les œuvres et leur
lectorat, leur conférant un caractère complexe qu’ils n’ont pas
systématiquement mais que les plus jeunes redouteront d’autant plus qu’ils ne
s’y frotterons plus.
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