Le dernier Testament de Ben Zion Avrohom de James Frey est un roman particulièrement difficile à aborder de prime abord. J’ai
eu du mal à trouver ma place dans cette lecture à vocation polémique.
Qu'il vit à New York en plein XXIe siècle.
Qu'il a des liaisons avec des hommes, engrosse les filles, soigne les malades et euthanasie les mourants...
Ils disent qu'il défie le gouvernement et bafoue le sacré.
Et vous, que feriez-vous si vous le rencontriez et qu'il changeait votre vie? Le prendriez-vous au sérieux?
Une chose est sûre : que vous soyez bouleversés ou enragés, vous serez fascinés par ce chef-d'oeuvre de James Frey, aussi révolutionnaire et irrévérent que profondément sensible.
La couverture est particulièrement réussie. J’aime beaucoup
la texture et je n’ai pas arrêté de la caresser tout le long de ma lecture. Les
tâches de sang sur la tranche interpellent : si je ne m’abuse, tout est
fait pour laisser penser que ce serait celui du Christ. Un clin d’œil que je
trouve cohérent à la découverte du récit. Si l’aspect extérieur du roman est
parfait, l’intérieur me dérange. Le texte n’est pas justifié. Certaines lignes
en sont donc fortement déséquilibrées. Et ça saute aux yeux.
Le contenu lui me laisse plus perplexe. Nous découvrons la
vie de Ben Zion Avrohom à travers les yeux des personnes qui ont partagées un moment
de leur existence à ses côtés. On capte ainsi tous les différents aspects de sa
vie, les différents éléments qui ont guidés son chemin. L’auteur nous montre l’aspect
ambivalent du personnage. Il touche tout le monde, sans distinction sociale ou
culturelle. Le style de l’auteur rend d’ailleurs très bien compte des
différents niveaux sociaux des personnages, Frey est parvenu à les caractériser
par leur façon de parler.
Je ne saurai dire si
j’ai vraiment aimé. Malgré un thème/sujet polémique, l’histoire ne m’a pas plus
intrigué que ça certainement parce que le personnage principal ne m’a pas
vraiment convaincue. Je m’attendais à ce que l’auteur exacerbe davantage la transformation
du Messie. Les milieux décrient en parallèle de celui de Ben Zion ne renversent
pas assez les codes de la religion ou quand ils le font, les passages sont trop
succincts. Je m’attendais à quelque chose de blasphématoire. Je l’ai eu mais ce
n’était pas assez approfondi. Entendons-nous bien : le bouleversement du
sacré m’a plu, la révolte était là et l’histoire de Ben Zion m’a touchée. Il
aurait juste fallu un petit peu plus. L’idée est excellente, je suis un peu
moins convaincue par son exploitation.
Le message est simple : aimez-vous les uns les autres. C’est,
à mes yeux, une façon bien trop réductrice de concevoir la venue du Christ
comme elle est décrite par les catholiques. De même, Ben Zion est conçu comme l’antipode
du Christ. Je ne suis pas du tout d’accord avec, une nouvelle fois, cette
vision du personnage. Mais tout est question de conception des croyances.
Au final, cet ouvrage m’a laissée septique. J’ai gardé mes
distances avec le sujet sans parvenir à me faire un avis définitif. Il n’empêche
que James Frey a parfaitement rempli sa mission : ce roman porte à débat !
Merci Babelio et Flammarion pour l’envoi du livre.
PS : nouveau florilège de fautes de frappe. Ca en
devient n’importe quoi.
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