samedi 17 décembre 2011

« Il reviendra » le symbole des apôtres

                 Le dernier Testament de Ben Zion Avrohom de James Frey est un roman particulièrement difficile à aborder de prime abord. J’ai eu du mal à trouver ma place dans cette lecture à vocation polémique.





Ils disent que le Messie est toujours vivant.
Qu'il vit à New York en plein XXIe siècle.
Qu'il a des liaisons avec des hommes, engrosse les filles, soigne les malades et euthanasie les mourants...
Ils disent qu'il défie le gouvernement et bafoue le sacré.
Et vous, que feriez-vous si vous le rencontriez et qu'il changeait votre vie? Le prendriez-vous au sérieux?
Une chose est sûre : que vous soyez bouleversés ou enragés, vous serez fascinés par ce chef-d'oe’œuvre de James Frey, aussi révolutionnaire et irrévérent que profondément sensible.




        La couverture est particulièrement réussie. J’aime beaucoup la texture et je n’ai pas arrêté de la caresser tout le long de ma lecture. Les tâches de sang sur la tranche interpellent : si je ne m’abuse, tout est fait pour laisser penser que ce serait celui du Christ. Un clin d’œil que je trouve cohérent à la découverte du récit. Si l’aspect extérieur du roman est parfait, l’intérieur me dérange. Le texte n’est pas justifié. Certaines lignes en sont donc fortement déséquilibrées. Et ça saute aux yeux.

       Le contenu lui me laisse plus perplexe. Nous découvrons la vie de Ben Zion Avrohom à travers les yeux des personnes qui ont partagées un moment de leur existence à ses côtés. On capte ainsi tous les différents aspects de sa vie, les différents éléments qui ont guidés son chemin. L’auteur nous montre l’aspect ambivalent du personnage. Il touche tout le monde, sans distinction sociale ou culturelle. Le style de l’auteur rend d’ailleurs très bien compte des différents niveaux sociaux des personnages, Frey est parvenu à les caractériser par leur façon de parler.

      Je ne saurai dire si j’ai vraiment aimé. Malgré un thème/sujet polémique, l’histoire ne m’a pas plus intrigué que ça certainement parce que le personnage principal ne m’a pas vraiment convaincue. Je m’attendais à ce que l’auteur exacerbe davantage la transformation du Messie. Les milieux décrient en parallèle de celui de Ben Zion ne renversent pas assez les codes de la religion ou quand ils le font, les passages sont trop succincts. Je m’attendais à quelque chose de blasphématoire. Je l’ai eu mais ce n’était pas assez approfondi. Entendons-nous bien : le bouleversement du sacré m’a plu, la révolte était là et l’histoire de Ben Zion m’a touchée. Il aurait juste fallu un petit peu plus. L’idée est excellente, je suis un peu moins convaincue par son exploitation.

     Le message est simple : aimez-vous les uns les autres. C’est, à mes yeux, une façon bien trop réductrice de concevoir la venue du Christ comme elle est décrite par les catholiques. De même, Ben Zion est conçu comme l’antipode du Christ. Je ne suis pas du tout d’accord avec, une nouvelle fois, cette vision du personnage. Mais tout est question de conception des croyances.

    Au final, cet ouvrage m’a laissée septique. J’ai gardé mes distances avec le sujet sans parvenir à me faire un avis définitif. Il n’empêche que James Frey a parfaitement rempli sa mission : ce roman porte à débat !

Merci Babelio et Flammarion pour l’envoi du livre.

PS : nouveau florilège de fautes de frappe. Ca en devient n’importe quoi.

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