Les plus célèbres guillotinés de l'An II de Victorien Hayot

• Informations:

Préfacier: Jean Tulard

Publication: le 16 janvier 2012

Editions Persée

Le site de l'auteur

506 pages

24,50 Euros

 

• Résumé:

"Les plus célèbres guillotinés de l'An II. Au fait, ce l'An II, quand se situait-il précisément dans le calendrier républicain ? Et les guillotinés, qui étaient-ils exactement ? Nous connaissons bon nombre d'entre eux, les plus médiatiques, comme Robespierre, Saint-Just, Marie-Antoinette, Danton, Camille Desmoulins, pour ne citer qu'eux. Leurs bustes ou statues tiennent les places d'honneur dans des lieux publics ou dans des musées, histoire de nous remémorer leur souvenir. Mais des milliers d'autres révolutionnaires ont également laissé leur tête sous la Terreur.

Pourquoi, quand et comment ? Qu'en était-il de leur vie privée ? Ont-ils laissé des descendants ? Mais surtout, quels souvenirs leurs villes ou communes natales respectives ont-elles conservé d'eux ? C'est à toutes ces questions que l'auteur, après une rigoureuse sélection parmi les guillotinés, connus et moins connus, et après trois longues années de recherches, plus ou moins fructueuses dans les pays même de leur naissance, tente d'apporter des réponses. Humour et anecdotes cocasses se mêlent parfois aux drames, et apportent une certaine douceur à la lecture de cet ouvrage."

• Mon avis:

Quelle idée d’écrire un livre sur des guillotinés !  Cet ouvrage serait-il une façon de contenter le sadisme qui sommeille en nous ? Les plus célèbres guillotinés de l’An II retrace, dans un ordre chronologique une liste non exhaustive de célèbres figures ayant perdues la tête pendant la Révolution. C’est cette façon originale et décalée d’analyser l’Histoire qui m’a attirée en premier lieu.

A travers des biographies complètes et recherchées, Victorien Hayot nous offre un panel de personnalités.

L’auteur tente de répondre à des préoccupations existentielles comme : qui était la véritable mère de Gorsas, l’orthographe exacte de Boil(l)eau, d’où Philippe Egalité tient-il sa fortune, … Cela a un certain effet comique compte tenu du sérieux du sujet de départ.

Même si la fin de chaque récit de vie est toujours identique, l’auteur parvient à créer une sorte de mystification autour des personnages grâce à ces anecdotes. On en oublie presque qu’ils vont y passer.

A la fin de chaque biographie, l’auteur nous offre un aperçu de ses recherches. Les archives des villes natales des guillotinés sont l’une de ses sources privilégiées. Il se plait à nous embarquer sur les traces de tel ou tel homme et à retrouver son empreinte dans sa ville natale : une statue honorifique, une rue à son nom, un acte de baptême… Tout y passe.

Ce ne sont pas tant les biographies de la reine Marie-Antoinette, celle du compositeur de la Marseillaise ou encore celle de Camille Desmoulins qui se détachent, mais plutôt celle de destins oubliés que les auteurs des manuels scolaires ont effacé des mémoires. Ainsi, j’en ai retenu certains qui mériteraient d’être plus connus :

• Jean Duprat et Pierre Minvielle : leur histoire ferait un très bon épisode des feux de l’amour, j’vous dis !
•  le duc d’Orléans : il méritait de passer sous le « rasoir national » ; il a quand même voté la mise à mort de son frangin, rien que ça !
• Jean-Sylvain Bailly : parce que se faire enfin couper la tête a dû lui apparaître comme un soulagement.
•  Jeanne Bécu : pour « sa naissance accidentelle, sa jeunesse volage, son aventure avec Louis XV, et enfin sa fin tragique » (p.194).

(Ils sont malheureusement trop nombreux pour être tous cités…)

Pour tracer ces portraits, l’auteur oscille entre un style « documentaire » et un style un peu romancé. De la sorte, nous n’avons jamais l’impression de nous plonger dans un ouvrage scolaire. Il parvient à nous raconter ces vies de façon vivace et captivante, sans perdre en crédibilité.  

Attention néanmoins, cet ouvrage recueille 83 biographies en 500 pages. Autant dire que si l’Histoire n’est pas un sujet qui vous botte, vous risquez de vous ennuyer. Il en faut peu pour que ça ne devienne indigeste. A ne pas mettre entre toutes les mains !

Ø      Plus encore que l’ouvrage qui en a résulté, ce sont les recherches entreprises par l’auteur qui m’ont impressionnée. On sent à tout passage du livre que l’auteur est passionné par son sujet. Entre leçon d’histoire et récit romancé, cet ouvrage comblera les férus de la Révolution !

Une phrase qui a retenu mon attention :

« Comble de l’ironie, Louis XVI, le 25 mars 1792, signait la loi adoptant la mise en fonction  de la machine à trancher la tête des condamnés et sera l’un des premiers le 21 janvier 1793 à lui présenter la sienne. » (p.15)